ART ET CULTURE EN PAYS LOUDUNAIS: août 2017

2017-08-15

30 MAI : UNE JOURNEE A LIMOGES

La gare des Bénédictins à Limoges

Implantée de manière originale au-dessus des voies,
cette gare est achevée en 1929. Construite en béton
armé recouvert d'un parement calcaire et couronnée
d'un dôme en cuivre, sa silhouette originale dominée
par un campanule est devenue emblématique de Limoges.
Les verrières et les sculptures de l'entrée principale
présentent les symboles du Limousin ainsi que les régions
desservies par l'ancienne Compagnie Paris-Orleans.

Après un déjeuner séduisant au buffet de la gare
des Bénédictins, nous pouvions découvrir à
bord du train touristique les quartiers historiques
de la ville : la place du Présidial et ses édifices
publics et privés des XVII, XVIII et XIXème
siècles, le quartier de la Boucherie existant depuis
le XIIème siècle, la rue Jean-Jaurès bordée
d'immeubles Art déco etc.

Assiette porcelaine ancienne oiseau paradis

La journée se terminait par la visite de la
manufacture Bernardaud, fleuron de la
porcelaine de Limoges. Intégrée au groupe
Bernardaud depuis 1986, l'ancienne Manufacture
Royale est, à elle seule, un petit morceau
d'histoire de France. En rééditant à l'identique
des pièces originales des XVIIIème et XIXème
siècles conservées dans les musées, Bernardaud
contribue à la préservation d'un savoir-faire
associé à un patrimoine extrêmement riche.
Du modelage au décor final, multiples sont
les savoir-faire indispensables pour obtenir
blancheur, finesse et translucidité, qualités
qui fondent la renommée internationale du produit.

2017-08-11

L'EVEQUE HILAIRE DE POITIERS

En partenariat avec les Récréations Châtelaines

Conférence le 22 mai
par Mme Monique Béraud, historienne

Entre histoire et récits hagiographiques, la haute figure
de saint Hilaire de Poitiers mérite d'être connue.
Né d'une famille de l'aristocratie locale, il fait de
brillantes études et se convertit vers 345. Quelques
années plus tard, il est acclamé évêque de la ville.
C'est alors qu'il prend le parti d'Athanase d'Alexandrie
qui s'oppose à l'hérésie arienne défendue par l'empe-
reur Constance. Cela vaut à l'évêque poitevin un
exil de six années en Phrygie pendant lesquels il
rédige les douze livres de son oeuvre majeure, le
De Trinitate. De retour à Poitiers vers 360, après
la mort de l'empereur, Hilaire impose peu à peu la
théologie trinitaire aux évêques gaulois.

La Porte du Martray au cours des siècles

"Malgré les modifications apportées au cours des siècles, elle nous renvoie l'image - presque fidèle - des anciennes portes de ville.

Ses deux grosses tours rondes, reliées par une sorte de courtine, dominaient les douves et encadraient le porche placé sous la triple protection d'un pont-levis, d'une herse que l'on manoeuvrait à l'aide d'un treuil situé dans la chambre de l'étage supérieur, et d'une lourde porte cloutée. L'épaisseur des murs tournés vers les fossés atteignait deux mètres, contre un mètre seulement du côté de la ville.

Construite au début du XIIIème siècle, en même temps que l'enceinte de Philippe-Auguste, elle accueillait les voyageurs venus de Thouars et des pays de l'ouest, dont les routes aboutissaient, en bas de l'actuelle rue du Sanitat, au gué du Martray et au Pont-de-Pierre. Comme les autres entrées de la ville, elle était placée sous la protection d'un saint - saint Clair plutôt que la Vierge déjà présente à la Porte de Mirebeau - dont la statue occupait la niche creusée au-dessus du porche.

La porte perdit progressivement son caractère défensif. Découronnée par le capitaine François du Plessis, sur ordre du duc d'Anjou et de son frère, le roi Charles IX, en 1569, après les ravages occasionnés dans la ville, l'hiver précédent, par l'occupation des troupes protestantes, la porte fut réparée - sans doute grossièrement - quelques années plus tard. Ce n'était qu'un répit : au moment du démantèlement de la forteresse, les "portaux" de la ville ne furent pas épargnés."

"La ville continua de l'entretenir. En mars 1699, on décida de la réparer et de reconstruire le pont. Quelques années plus tard, en novembre 1711, une intervention s'avéra à nouveau nécessaire, la porte ayant été ébranlée par des tremblements de terre."

Les autorités municipales essayaient de tirer quelque profit d'un bâtiment privé de son intérêt militaire et coûteux à entretenir. C'est ainsi qu'en octobre 1674, elles cédèrent "une petite maison, un apenty et boutique, située entre les deux baies de la porte du Martray" à la charge d'une rente de soixante sols et l'engagement de faire les réparations "utiles et nécessaires".

"Au XIXème siècle, la porte reprit du service avec le rétablissement de l'octroi"

"La porte s'était adaptée à sa nouvelle fonction locative avec l'ouverture de fenêtres venues suppléer les anciennes meurtrières et celles des issues percées sous le porche. L'accès primitif, ouvrant côté ville, sur l'escalier à vis de la tour sud, n'a été dégagé que récemment.

Une dernière question se pose : pourquoi la porte du Martray a-t-elle échappé à la destruction, qui n'épargna aucun des trois autres "portaux" de ville ? Ni sa transformation en lieu d'habitation, ni sa conversion en bureau d'octroi ne sauraient constituer des explications suffisantes : ses semblables avaient également été employées à d'autres usages, comme nous l'avons déjà constaté pour la porte Saint-Nicolas. Elle fut sans doute sauvée parce qu'elle était devenu inutile. Les routes modernes qui aboutissaient aux autres entrées de la ville nécessitaient de larges passages, incompatibles avec l'étroitesse des anciennes portes."

(Histoire des rues de Loudun - Le bourg du Martray et le faubourg du Vieux-Cimetière - S. Noyelle et S. Rohaut)

La Porte du Martray fut rachetée par la ville en 1912 ; elle

fut classée en 1946 et restaurée entre 1975 et 1985.

Elle est le siège de notre association depuis 1986.

Echafaudages sur la Porte du Martray

Les travaux ont commencé en octobre 2013. Ils ont été confiés à la SOPOREN dont la restauration de l'église Saint-Hilaire-du-Martray nous laisse augurer d'heureux résultats. Ils dureront deux ans. On ne reconstruira pas le monument pour la bonne raison que l'on ignore comment il était à l'origine. On fera ce que l'on appelle une cristallisation, on réparera uniquement ce qui existe à l'heure actuelle.

"Nous relevons les pierres à restaurer, elles sont mesurées, c'est validé par l'architecte, nous les taillons ensuite dans l'atelier et elles sont mises en place. Nous optimisons au maximum le travail pour qu'il y ait le moins de nuisance possible, a souligné D. Delvert. Cent mètres cubes de pierres vont être ainsi remplacés"

(Nouvelle République du 14 septembre 2013).

Le chantier se fera en trois parties : d'abord la tour de gauche, puis la tour de droite et le dessus ; le passage enfin, qui impliquera la fermeture de la circulation pendant deux mois.